“ Elles disent que toutes ces formes désignent un langage suranné. Elles disent qu'il faut tout recommencer. Elles disent qu'un grand vent balaie la terre. Elles disent que le soleil va se lever ”. Assiégées par l'homme, elles ne se rendent pas : “ Elles se tiennent au dessus des remparts, le visage couvert d'une poudre brillante. On les voit sur tout le tour de la ville, ensemble, chantant une espèce de chant de deuil. Les assiégeants sont près des murs, indécis. Elles, alors, sur un signal, en poussant un cri terrible déchirent tout d'un coup le haut de leurs vêtements, découvrant leur seins nus, brillants. Les assaillants se mettent à délibérer sur ce qu'unanimement ils appellent un geste de soumission. Ils dépêchent des ambassadeurs pour traiter de l'ouverture des portes. Ceux-ci, au nombre de trois, s'écroulent frappés par des pierres dès qu'ils sont à portée de jet ”.
Monique Wittig
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