lunes, 4 de septiembre de 2023

Mi traducción al castellano de "Comme résonne la vie" de Hélène Dorion

 Hélène Dorion


Comme résonne la vie



« Comme résonne étrangement la vie
que tu vois se lever, au milieu du brouillard
de l’enfant que tu étais, hier encore,
à la table où ton père, où ta mère
fouillaient le quotidien, sarclaient
la terre, arrachaient les herbes égarées
parmi les tulipes hautes
qui flottent encore dans le jardin comme
des étoffes, et mesurent les vents à venir.

Alors, comme résonne étrangement la vie,
derrière la tempête qui broie ton corps
d’enfant, jette des marées de solitude
sur tes rêves, crois-tu, un mouvement
de lumière gagne sur la brume,
peu à peu tu défriches la forêt
du passé, vois le chemin
où naissent et glissent
dans la terre les fragiles espérances.

Tu entends soudain la pulsation du monde,
déjà tu touches sa beauté inattendue.
Dans ta bouche fondent les nuages,
des ans de lutte et de nuées noires
où tu cherchais le passage
vers l’autre saison,

et comme résonne étrangement l’aube,
à l’horizon, enfin résonne ta vie. »



Mi traducción

Así como resuena la vida



Así como resuena extrañamente la vida

que ves levantarse, en medio de la niebla

del niño que eras, ayer no más,

en la mesa donde tu padre, donde tu madre

revolvían lo cotidiano, manipulaban

la tierra, arrancaban los yuyitos perdidos

entre los tulipanes altos

que flotan todavía en el jardín como

trapos y miden los vientos que llegan.



De nuevo, así como resuena extrañamente la vida,

detrás de la tempestad que muele tu cuerpo infantil,

tira marejadas de soledad

encima de tus sueños, crees, un movimiento

de luz le gana a la neblina,

poco a poco despejás el bosque del pasado,

ves el camino donde las frágiles

esperanzas nacen y resbalan a la tierra.


Escuchás de repente la pulsación del mundo,

ya tocás su belleza inesperada.

En tu boca las nubes se deshacen,

los años de lucha y de humos negros

donde buscabas el pasaje

hacia la otra estación,


y así como resuena extrañamente el alba

en el horizonte, por fin resuena tu vida.

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Lunes por la madrugada...

Yo cierro los ojos y veo tu cara
que sonríe cómplice de amor...